Nouvelles façons de voir

Publié le 08/05/2020

© Sophie Grandval

Certains lecteurs ont poursuivi le jeu de Wallace Stevens (voir la Pause poésie du dimanche 3 mai) et ont apporté d'autres regards sur le merle. A lire et aussi à écouter.

Un peu dans la tradition du renku, œuvre collective japonaise où l'on s'appuie sur la strophe précédente pour poursuivre le poème, Marc Jost, partant du dernier vers de la rubrique Façons de voir du 3 mai, propose :


Faire d'une feuille un feuillage
Le merle au printemps
S'en fait l'expert

Continue de chanter mon ami
Ton chant est la preuve
De la vie

~

Quelque part dans les montagnes auvergnates, Anne Dubois se perd et se retrouve en suivant son inspiration :


Perdue dans la brume
sur les pentes touffues

un merle est mon guide.

~

Na', lui, part de l'origine, l'œuf, et le couve de ses mots pour faire éclore un merle, le rêve et l'espoir :


au creux d'un buisson
dans un nid de brindilles
le merle noir couve
des œufs vêtus d'azur

porteurs d'envols

dans une spirale d'étoiles
au profond de l'univers
est une planète bleue
sous l'aile de la nuit

cette promesse
saurons-nous la tenir ?

*

habille
une ombre
de plumes

déposes-y
une goutte de nuit

les ailes du rêve
t'apprendront son chant

~

Quant au guitariste Claude Barthélemy, il nous a fait parvenir une de ses compositions, Merle adore. Un merle électrique, virtuose, intense, tiré de l'album Roxinelle (Le Maxiphone). L'ancien directeur de l'Orchestre national de Jazz, qui prépare une célébration du cinquantenaire de la mort de Jimi Hendrix et de Janis Joplin, est accompagné ici par Antonin Rayon, claviers, et Philippe Gleizes, batterie :


Cliquez ici pour écouter "Merle adore"


~

Et pour clore cette pause poésie consacrée au merle :


Silence
rasant le sol
merle rentré au nid


François Graveline, Les oiseaux du petit fleuve, PO&PSY.