Enfin ?

Publié le 10/05/2020

© Camille Mazoyer

« Notre besoin de consolation est impossible à rassasier », affirme Stig Dagerman tandis que Jorge Luis Borges parle de « l’imminence d’une révélation qui ne se produit pas » et qui est « le fait esthétique » par excellence, et surtout le fait humain. Gérard Genette ajoute que cette révélation, « chacun doit la produire pour lui-même ». Le secret le mieux partagé, que chacun porte en soi, est cette attente, cet espoir, ce quelque chose prêt à éclore et qui ne dit pas son nom. Ce secret, c’est lui qui, en fait, nous porte ainsi que l'exprime Olav Hauge.


C'est le rêve que nous portons
que quelque chose
va arriver,
que ça doit arriver -
que le temps va s'ouvrir
que le cœur va s'ouvrir
que les portes vont s'ouvrir
que la roche va s'ouvrir
que les sources vont jaillir -
que le rêve va s'ouvrir,
qu'au point du jour
nous glisserons sur la vague
vers une anse
dont nous ne savions rien.


Olav H Hauge, Nord profond, traduction François Monnet. Éditions Bleu Autour.